Une partie de l’histoire de la spéléologie en Algérie

Mokrane Yamoun

L’Algérie du Nord est parsemée de nombreux petits massifs calcaires karstifiables, bien répartis de l’est à l’ouest du pays. Le plus important et le plus spectaculaire d’entre eux est le massif du Djurdjura qui dresse ses crêtes alpestres (2321 m) au cœur de la Grande Kabylie.

Les Romains semblent avoir laissé des traces dans les quelques grottes qu’ils visitèrent. En 1867, le capitaine Rivière descend à -100 m environ dans Rhar el Djemaa, près de Guelma (Constantine). Il faut ensuite attendre les années 1910 pour voir les biologues Peyerimhoff, Jeannel et Racovitza visiter les grottes du pays. Vers 1935 est fondé le Spéléo-Club d’Alger et Dollfus organise des explorations dans la région de Tlemcen.

A partir de 1937, avec la création d’un organisme de recherches souterraines par le service de l’hydraulique, commence une série d’explorations systématiques dirigées par Jean Birebent (1903-1970). La plus belle de ces explorations sera celle de l’Anou Boussouil (1937-1947) où la cote -495 m est atteinte.

La guerre d’indépendance (1954-1962) arrête toutes les activités spéléologiques. Depuis 1963, P. Courbon, puis différents coopérants français et belges, Y. Quinif et B. Collignon en particulier, reprennent les explorations, renforcées à partir de 1975 par la venue estivale de clubs français de plus en plus nombreux. Les résultats les plus remarquables sont les continuations trouvées à l’Anou Boussouil et à la Tafna souterraine (Rhar Bou Ma’za) et, surtout, l’exploration d’Anou Ifflis, plus profond gouffre du continent africain à ce jour.

À partir de 1980, il faut noter la participation de plus en plus active des Algériens à l’exploration des cavités de leur pays, avec en particulier la création d’un club à Bejaia.

Par // Mokrane Yamoun

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