Note historique
Dans les années 1950, l’Algérie était encore sous domination française, et la vie associative y était très active, notamment chez les jeunes. Le scoutisme — importé dès les années 1920 — s’était implanté dans de nombreuses villes et villages, regroupant aussi bien des mouvements européens que musulmans. Les activités privilégiaient l’aventure en plein air, la randonnée, l’orientation et parfois des explorations plus audacieuses comme la spéléologie.
La spéléologie en Algérie, bien que moins développée qu’en France, comptait déjà quelques passionnés organisés, souvent rattachés à la Société Spéléologique de France. Ces équipes, composées de bénévoles expérimentés, étaient parfois sollicitées pour intervenir lors d’accidents ou de sauvetages dans des grottes et gouffres, comme c’est le cas dans l’incident de Mirabeau.
À l’époque, l’équipement restait rudimentaire : lampes à carbure, cordes en chanvre, vêtements de montagne peu adaptés à la boue et à l’humidité. Les communications étaient également limitées : il fallait souvent plusieurs heures, voire une journée entière, pour alerter les secours et les amener sur place.
La grotte de Rhar Rouni, citée dans l’article, faisait partie des curiosités naturelles connues des habitants et des explorateurs de la région. Mais son accès difficile, ses passages étroits et boueux en faisaient un site risqué, surtout par temps humide.
L’accident relaté dans L’Écho d’Alger illustre parfaitement les risques d’une exploration improvisée, mais aussi l’efficacité et le courage des équipes spéléologiques bénévoles de l’époque. Ce genre d’opération contribua à renforcer la réputation de ces sauveteurs et à sensibiliser le public à la nécessité d’un encadrement qualifié pour les activités souterraines.
