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LA GROTTE DES OURS GHAR- ZAHAR (grotte qui gronde) 2ème partie – Spéléo Club Constantine
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LA GROTTE DES OURS GHAR- ZAHAR (grotte qui gronde) 2ème partie


LA

GROTTE DES OURS

GHAR- ZAHAR (grotte qui gronde) Ainsi appelée par les Arabes à Constantine (Algérie)

Suite

Epoque néolithique

Céramique. – A l’époque qui nous intéresse et d’après l’examen de tous les débris recueillis, l’usage du tour pour la fabrication de la poterie ne paraît pas encore être connu. On remarque toujours un lissage particulier produit par l’emploi de la batte ou du bouchon de paille. Les aspérités et bavures disgracieuses sont enlevées avec un outil tranchant dont on relève les traces sur la plupart des fragments en notre possession.

Sur divers débris de fonds de vases, on trouve des empreintes très caractéristiques et il semblerait que l’on soit en présence du décalque d’une toile

Figure 4- Poterie

aux larges et assez régulières mailles. Il est à présumer qu’avant complet séchage, certains vases paraissant les plus larges, étaient exposés sur des espèces de tamis simplement posés à terre. Soit pression intentionnelle, soit même à la suite de la lourdeur naturelle des récipients, on peut constater à différents endroits des inégalités qui ne peuvent être produites que par les aspérités du sol, voire par les petites mottes de terre ou cailloux reposant sur la surface. En tous cas, les empreintes laissées sont nettes et donnent l’impression du contact d’une étoffe grossière. C’est la première fois qu’il nous a été permis, dans nos diverses fouilles, de faire pareille constatation et bien que n’ayant rencontré nulle trace de cuivre, en présence des industries que nous passerons en revue, il est permis de supposer une époque bien voisine du néolithique récent et correspondante à la belle période lacustre.

Nous donnons (fig. 4) une reproduction d’un de ces curieux fragments.

L’argile employée conserve toujours beaucoup d’impuretés, peu malaxée, le travail en est fort primitif.

Pour la préhension et la suspension, nous avons pu relever trois modes divers : les trous coniques, les bourrelets en forme de tétons ou de boutons larges et aplatis, puis enfin des anses véritables quoique grossières. De nombreux fragments comportent dans leur pâte une grande quantité de paillettes mycacées, argentées ou dorées du plus curieux effet. La forme en calotte si commune aux époques néolithiques est excessivement rare, et, presque tous les débris en notre possession, ont appartenu à des récipients larges et évasés.

Sur quelques-uns de ces débris, on relève une teinte carminée, que nous avons déjà signalée à Bougre et que nous ne nous expliquons pas. La cuisson est généralement très  imparfaite, cependant il est à remarquer qu’elle est plus accentuée et plus régulière quand l’argile comporte une certaine quantité de paillettes mycacées dont il à été parlé. Y aurait-Il là une influence particulière ? Peut-être.

A côté de cette poterie ordinaire, nous avons recueilli ce que nous désignerons comme poterie de luxe à dessins véritables, tout primitifs qu’ils sont; nous allons les passer en revue.

Poterie ornementée, Fig. 5). Fragment de bordure  de vase, terre grisâtre; mal cuite et renfermant de nombreux petits grains de quartz.

 Fig. 5

Le dessin obtenu paraît avoir été fait avec un simple éclat de bois dont les aspérités n’auraient même pas été enlevées. Epaisseur 0rn007. (Fig. 6). Morceau de bordure saillante en dehors J en terre rougeâtre, mal cuite et renfermant de nombreuses impuretés.

Le dessin régulier paraît avoir été obtenu avec un poinçon de bois préalablement préparé. Epaisseur 0m01.

(Fig. 6).

(Fig.7). Fragment de bordure de vase, arrondie, terre grisâtre et grossière bien que plus cuite. Renferme également beaucoup d’impuretés.

 (Fig. 7)

Le dessin, analogue au précédent, a été obtenu en Juxtaposant le poinçon d’une façon assez régulière. Epaisseur : 0m006.

(Fig. 8). Morceau de vase d’assez forte dimension d’après la courbe interne, en terre plus fine, mieux épurée et plus cuite; de couleur mi-rougeâtre, mi-grisâtre

 (Fig. 8)

Le dessin, toujours obtenu par le même procédé, est orignal mais peu régulier. Défaut d’application sans doute, car le nombre des points varie souvent dans la composition de chaque empreinte. Epaisseur : 0m006.

 (Fig. 9).

Bourrelet de suspension d’un vase de même facture et de même dessin  que sur un autre fragment dont nous Jugeons la reproduction inutile. Terre rougeâtre} mal cuite, avec toujours beaucoup  d’impuretés Le poinçon a été appli que sur tout le bourrelet dans un sens transversa1 ainsi qu’en cercle à la base.

 (Fig. 10). Fragment de vase en terre noirâtre et fort cuite La pâte comporte en suspension une grande quantité de paillettes argentées du plus curieux effet.

Dessin au seul petit  poinçon reporté plusieurs fois sur la périphérie assez irrégulièrement. Epaisseur: 0m008.

(Fig. 10).

(Fig. 11). Morceau de poterie de même composition que le précédent, avec également une grande quantité de paillettes argentées. Sans le dessin qui diffère, on pourrait admettre que les deux fragments proviennent du même vase.

(Fig. 11)

(fig.12). Fragment de vase en terre grisâtre et grossière renfermant beaucoup d’Impuretés. Cuisson bonne. Deux poinçons distincts ont servi à l’ornementation, ainsi qu’il est facile de s’en rendre compte. Epaisseur : 0m005.

(Fig. 13). Morceau de vase de faible dimension, quoique assez épais, 0m011 Terre rougeâtre et à cuisson interne. Quelques paillettes de cristaux de quartz. Dessin au simple poinçon de bois ou pointe d’un silex, profondément marqué.

(Fig. 14). Bordure de vase assez saillante et irrégulière, forme calice, terre grisâtre. Le dessin reproduit est analogue à un de ceux précédemment signa lé. Epaisseur: 0m008

Fig.15
Trois débris de bordures de vases, dont deux à rebords saillants et irréguliers Terre toujours assez grossière et mal cuite, de couleur terne (Fig.15).

L’un des dessins obtenus parait avoir simplement été fait avec l’ongle. Ces trois fragments proviennent de récipients de faibles dimensions.

(Fig.16). Fragment de vase en terre très grossière, noirâtre et mal cuite, renfermant beaucoup d’impuretés.

Le dessin, reporté sur la périphérie, a été obtenu en promenant un petit peigne en bois, dont les deux bords sont entaillés un peu plus profondément.

Les diverses remarques faites pour la poterie ordinaire s’observent également pour cette seconde variété et, en général, la cuisson est défectueuse.

Pierre polie. – Bien que les haches polies recueillies au cours de notre fouille ne soient pas nombreuses, elles ont au moins l’avantage d’avoir Sérieux  intérêt, qu’elles diffèrent presque toutes quant à la forme et aux dimensions. L’homme paraît surtout s’être attaché à leur donner la forme d’un coin, se rapprochant beaucoup du type marteau

La (Fig. 17) nous montre une hachette-marteau très caractéristique; elle est de la forme dite en boudin et paraît avoir longuement servi aussi bien du côté de la tête que du côté du tranchant.

Elle est en ophite (1).

La (Fig. 18) nous fait voir également une petite hachette-marteau, mais d’un type différent.

(Fig., 18)

Mieux polie que la précédente le tranchant surtout a longuement servi.

Représentée de profil, elle a beaucoup d’analogie avec une massette de cantonnier. Roche ophitique.

Nous n’avons pu recueillir complète la belle hache en boudin, toutefois cette taille particulière existait aussi, car nous en possédons différents tronçons, dont les deux (Fig. 19) qui paraissent provenir du même sujet.

Le sommet forme la pointe arrondie et le tranchant est superbe Ces deux fragments – ainsi que tous les au très recueillis – sont en ophite et, bout à bout, ils mesurent déjà 0m16 de longueur et 0m05 de diamètre.

Le type de la (Fig. 20) nous montre une forme bien particulière, que nous ne nous souvenons pas avoir déjà vu signaler en Algérie.

Sur toute la périphérie et vers le milieu, elle offre une dépression nettement concave, certainement Intentionnelle et pour l’emmanchement. La partie tête est cassée et le tranchant est très usagé.

Toujours en ophite; cette roche devait avoir les faveurs des anciens troglodytes de l’époque, sans doute en raison de sa plus grande résistance, comparativement aux roches locales.

Dans toutes nos précédentes fouilles, jamais nous n’avions rencontré la hachette plate. Nous avons été plus heureux dans cette grotte puisque nous avons pu en trouver deux. La (Figure 20) nous en donne une reproduite demi -grandeur de face et de profil.

Les tranchants sont surtout parfaitement polis et toutes deux sont en schiste dur, l’une noirâtre tirant sur le vert et l’autre bicolore et comme veinée de gris et de marron.

A côté des haches polies, nous signalerons une certaine quantité de polissoirs et de broyeurs. La (Figure. 21) représente, à gauche, un fort fragment de hache polie en ophite, côté de la tête. La base atteste un long usage et se trouve soigneusement polie.

(Fig. 21)

Le dessin du centre montre aussi une autre variété de polissoir également en ophite. Toutes les faces arrondies sont fortement usées, tandis que la base est polie par l’usage.

Figure 22- Industrie de l’Os
Figure 23- Industrie de l’Os

A droite, N° 3, c’est un curieux t’ognon ferrugineux, bien en main, lequel a dû servie de broyeur.

Nous possédons de notre fouille quelques grès tendres, dont plusieurs faces sont nettement usées et polies par la servitude.

Os poli. – L’industrie de l’os poli occupe, dans notre fouille, une place considérable et si une grande quantité des objets recueillis sont incomplets, soit qu’ils aient été déjà cassés à l’époque même d’occupation, soit dans le tassement des terres, soit enfin au dégagement parfois fort difficile, les spécimens complets sont encore nombreux et les quatre planches que nous en donnons sont significatives.

          (Fig. 22), de gauche à droite :

1° Lissoir à bout arrondi et épais ;

2° Lissoir à bout carré et en ciseau ;

3° Lissoir à bout épais et anguleux ;

4° Forte pointe, taillée et polie, provenant d’un os épais ;

5° Outil tranchant des deux côtés ;

6°, 7° Deux forts éclats, taillés longitudinalement et dont les pointes sont soigneusement polies et amincies :

8° Os long, finement poli, lequel, quoique ébréché, ne laisse aucun doute sur son affectation et il semble bien que nous nous trouvions là en présence d’une véritable cuillère.

       (Fig. 23), de gauche à droite :

1° Long stylet, grossièrement poli sur une bonne partie de la longueur, puis franchement effilé et poli à la pointe.

2° Longue aiguille recourbée avec soin, finement polie, dont le côté tête a disparu ;

3°, 4°, 5° Trois superbes poinçons ou perçoirs ;

6° Forte aiguille avec châs ;

7° Os creux, aux bords arrondis et la pointe un peu élargie.

Cet outil, d’un poli brillant, atteste un long usage;

8° à 14° Sept éclats d’os divers, dont les pointes seules sont polies.

(Fig. 24), de gauche à droite :

1°, 2°, 3°  Objets taillés dans des défenses de sangler; les stries laissées par l’outil en silex qui a servi à les façonner sont très apparentes;

4′ Fragment de carapace de tortue de Mauritanie, perforé pour être porté en amulette (2),

5 Petit os taillé à deux pointes, en forme de losange allongé;

6°, 7° Deux pointes arrondies pour lisser; 8° Curieux os creux, .sans doute d’oiseau, les deux extrémités polies et arrondies, on ne s’explique pas trop pourquoi?  Si nous considérons cet os comme un simple manche préparé pour recevoir un silex.

A suivre …/…


1.	D'après M. Joleau, géologue, les, gisements ophitiques les plus proches seraient dans la région de Djidjelli.
2.	Notre collègue, M. Robert, administrateur, au cours de la fouille de la grotte de Bou-Zabaouine, à Aïn-M’lila, a recueilli quelque chose d'analogue.

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2 commentaires sur “LA GROTTE DES OURS GHAR- ZAHAR (grotte qui gronde) 2ème partie”

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