Réflexions amères sur les trahisons dans le monde de la spéléologie algérienne
« Quand ceux qui affrontent ensemble les ténèbres du sous-sol ne parviennent plus à s’entendre à la surface, c’est la lumière même de cette discipline qui s’éteint. »
Pourquoi, alors que nous avons tous été appelés par la même vocation — celle d’explorer, de comprendre, de protéger — nous sommes devenus les artisans de notre propre division ?
Pourquoi avons-nous laissé s’installer la suspicion, la rivalité, le mépris ? À quel moment avons-nous cessé d’être une famille, pour devenir des clans rivaux ?
Pourquoi avons-nous laissé entrer des menteurs parmi nous ?
Des personnes qui, sous couvert de passion, n’ont semé que le trouble, le mensonge, la discorde. Est-ce par naïveté, par fatigue, ou par lâcheté que nous leur avons laissé cette place ? Et combien de talents sincères ont été étouffés à cause de leur jeu malsain ?
Pourquoi chaque club veut-il s’attribuer ce qu’il ne mérite pas ?
Pourquoi certains cherchent-ils à récolter les fruits qu’ils n’ont jamais semés ? À voler le mérite de découvertes, d’initiatives, d’efforts réalisés par d’autres, au lieu de construire avec eux ? Quand la reconnaissance devient plus importante que la vérité, que reste-t-il de l’éthique scientifique et associative ?
Pourquoi, malgré toutes les réunions, toutes les promesses, toutes les bonnes volontés, la fédération nationale n’a-t-elle jamais vu le jour ?
Est-ce la peur de perdre le contrôle ? L’orgueil de certains ? Le sabotage discret d’autres ? N’est-il pas temps d’avouer que ce manque d’unité est notre plus grand échec collectif ?
A vous tous posez-vous cette question :
Et moi, dans tout cela… quelle est ma part de responsabilité ?
Ai-je fermé les yeux par confort ? Me suis-je tu pour ne pas déranger ? Ai-je moi-même blessé, ou ignoré les appels à l’apaisement ? Ai-je encouragé, même involontairement, une culture du soupçon et de la division ?
Qu’avons-nous transmis à ceux qui arrivent aujourd’hui ?
Des cartes, des casques et des mousquetons… mais avons-nous transmis l’essentiel ? L’amour du vrai, le respect des anciens, l’esprit d’équipe, la rigueur scientifique, la fraternité dans l’effort ?
Sommes-nous prêts à changer ? Ou préférons-nous que la spéléologie algérienne reste enfermée dans ses querelles internes, pendant que d’autres nations avancent et collaborent ?
Combien de projets avortés ? Combien d’occasions perdues ? Combien de jeunes dégoûtés par nos comportements ? Allons-nous encore longtemps sacrifier cette noble discipline sur l’autel de l’orgueil et de la jalousie ?
« À quoi bon explorer les profondeurs de la terre si nous ne savons pas explorer les failles de notre propre comportement ? »
« À quoi bon porter un casque si c’est pour ne pas écouter ? Une corde si c’est pour tirer l’autre vers le bas ? Une carte si c’est pour s’y perdre les uns les autres ? »
Quand commençons-nous à comprendre qu’aujourd’hui, il faut se réconcilier pour le bien de la communauté. Qu’il faille défendre les principes au lieu des intérêts et que la spéléologie, n’est pas un terrain de conflits, mais un modèle d’unité et d’excellence au service de notre pays ?