Par // Lounes Meziani
La semaine passée et à l’occasion d’une journée dédiée à cette activité, je me suis fait un challenge, celui de grimper quelques falaises de ce massif montagneux, menant au Gouffre du Léopard situé à 2120m d’altitude.
Le Djurdjura au même titre que les zones montagneuses de notre pays, regorge de galléries souterraines (grottes, gouffres et structures karstiques) importantes en quantité et qualité.
Autrefois et après l’indépendance, beaucoup d’amateurs de cette activité se sont joints aux étrangers bien expérimentés, pour apprendre les rouages de cette discipline. Et depuis, peu d’expéditions ont été effectués par nos passionnés, jusqu’à ces dernières années, ou quelques associations se sont créées et se sont mises à cet exercice de loisirs, car sur le plan scientifique, peu de chercheurs s’aventurent dans ce domaine, nécessitant la maîtrise du matériel d’escalade (Noeux de cordes, mousquetons, descendeurs etc.).
La spéléologie, consiste à explorer et à étudier les cavités souterraines naturelles et les structures karstiques. C’est donc, un loisir, un sport et une science aussi pour les chercheurs dans le monde souterrain, qui étudient « les organismes vivants » et qui sont appelés, les » Bio Spéléologues « .
Aujourd’hui, cette activité est très mal connue chez nous…
Alors qui s’occupera de l’inventaire des cavités existantes en Algérie et spécifiquement dans le Djurdjura, où est concentré le grand nombre de grottes et de gouffres ?
Il faudra, des expéditions périodiques vers ces milieux en vue de faire un travail profond…
Qui se chargera des finances et du matériel ? Mors que, ce sont ces amateurs qui se fournissent eux-mêmes, avec leurs épargnes ?
Pour ce faire, et pour préserver ces milieux des agressions multiformes qu’ils subissent, sachant que nous assistons démunis face à leurs destructions, comme exemples :
-Les entrées de cavités remplies de déchets plastiques (cas du gouffre d’Aswel), déchets parfois ressortis via les voies souterraines, comme l’exemple à Ouacif, ou nous avons constaté de visu en 2018 (avec la présence d’un agent du PND), du rejet de bouteilles et de boîtes de conserve lors de pluies torrentielles, par un orifice naturel d’où sortent des eaux.
-Certains jettent des pierres (ignorant qu’il peut y’avoir des spéléologues présents au fond)
– Quelqu’un se narguent même de trouer de petits orifices sur roches pour Spits, dans des endroits non conformes, quand d’autres font des inscriptions sur les parois d’entrées en peinture rouge, alors que les spéléologues ont leurs propre transcriptions et symboles universelles et le font avec une matière spéciale et « de couleur bleue », qu’eux seuls peuvent déchiffrer (cas du Gouffre du Léopard)
– sans omettre, la grotte détruite par les randonneurs (malveillants), cas de Ifri Maârev…
Un organisme fédérateur dédié à la Spéléologie est très utile et indispensable…
Alors que nous assistons à la disparition de nos vieux spéléologues du terrain, nos spéléos actuels avec l’aide de l’état, peuvent y aller vers un objectif de création d’une entité qui regroupera les associations existantes et qui s’occupera de l’exploration de ces milieux, sur les plans sportif et scientifique, et qui va hisser l’Algérie, au rang des nations qui portent au cœur leurs patrimoine naturels souterrains.
Soutenons nos spéléologues de Constantine, de Bejaia de Ghardaïa, de Birkhadem-Alger et d’ailleurs, pour nous faire connaître ce monde souterrain fantastique, pour mieux le préserver…
Ainsi nous aurons, une réglementation qui gérera ces milieux sensibles, en sensibilisant aussi les randonneurs, à ne jamais entrer dans ces cavités sans moyens de sécurité (casques).
J’espère que ce challenge servira cette cause naturelle…
Par Lounes Meziani, le 13.9.2025
